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Henry VIII d'Angleterre: Un pervers au pouvoir

Henri VIII

Roi d’Angleterre de 1509 à 1547, second fils et successeur d’Henry VII, très attaché au catholicisme, jusqu'à réfuter avec fougue la doctrine luthérienne, ce qui lui valu de se voir décerner par le pape, le titre de « défensor fidéi », Henri VIII épousa en 1509 Catherine d’Aragon, veuve de son frère aîné Arthur.
Bien que considéré à cette époque comme de l’inceste et sévèrement réprimé moralement, cette union fut malgré tout consacré par la papauté de Rome, à la demande de l'Angleterre.
En fait, ce marriage pervers -Catherine d'Aragon étant probablement hystérique-, au mépris d'un interdit social fondamental contemporain est révélateur de la personnalité d'Henry VIII, et va nous permettre d'analyser sous un angle nouveau son règne.

Après avoir consommé un marriage marqué du saut de l'ignominie au XVIe siècle en toute impunité, ce dernier décida par la suite de répudier Catherine d'Aragon, officiellement parce qu'il souhaitait avoir un fils, et demanda en conséquence au pape de prononcer son divorce -ce qui était une fois de plus non toléré par l'église de Rome-.
Le refus du pape de céder une seconde fois aux caprices d'Henri VIII, amena ce dernier à provoquer sans hésitation un schisme avec Rome et la papauté, en 1534, et à se proclamer chef suprême de l’église d’Angleterre, -Acte de suprématie-, ce qui donna naissance à une nouvelle religion: l'anglicanisme.
L'acte de suprématie est en fait une simple réforme qui stipule que le roi doit être regardé comme "l'unique et suprême chef sur la terre de l'église d'Angleterre".
A l'origine donc, l'église Anglicane est seulement une dissidence catholique. Mais elle favorisera plus tard la pénétration des idées luthériennes (calviniste), jusqu'à l'adoption définitive du protestantisme.
Tout au long de l'histoire, cette situation unique de l'Angleterre, lui permit de jouer un rôle de premier plan dans l'oecuménisme, mais comme on va le voir, cela ne fut pas sans conséquence néfaste sur son histoire.

En effet, tout en prétendant demeurer dans l'orthodoxie, c'est à dire tout en conservant le hièrarchie séculière et les sacrements du catholicisme, Henri VIII supprima les monastères, ce qui provoqua l’opposition des catholiques, qu’il pourchassa jusqu'en Irlande, de la même façon qu'il réprima sévèrement l’opposition protestante, ceci après s'être auto-proclamé roi d'Irlande en 1541.

Ces faits politico-religieux sont révélateur du délire d'omnipotence d'Henri VIII, qui malheureusement est tout aussi structuré dans sa vie privée. En effet, ce roi, toujours non régulé socialement, se maria de manière compulsive à 6 reprises, et eut 6 enfants dont seulement 3 atteignirent l'age adulte. Mais sa perversité s'exprima le mieux, par le sort qu'il réservait à chacune de ses femmes, qui furent soit répudiées (uniquement Catherine d'Aragon), soit exécutées (l'une d'entre elle fut notamment décapitée).

Sa perversité s'exprima également au niveau économique, et Henri VIII laissa l’Angleterre dans une situation économique désastreuse, dont les conséquences se firent sentir pleinement 6 ans après sa mort, sous le règne de son fils Edouard VI, par une banqueroute de l’état.
Au niveau politique, la versatilité de ses alliances lui permirent d’imposer son pouvoir sans s'encombrer d'aucun scrupule, et bien que nombre d'historiens attribuent à son règne centralisateur, l’affermissement du pouvoir royal durant plusieurs générations, il n'en ait pas moins responsable de la haîne que se vouent encore aujourd'hui anglais et irlandais.
En fait, le règne d'Henri VIII, aussi court qu'il fut, laissa une empreinte sociale nécrophile indélébile dans l'histoire de son pays.

(On pourrait donner un autre exemple de pervers omnipotent, afin de montrer que non seulement Henri VIII n'est pas un cas particulier, mais également que l'on assiste toujours aux mêmes types de fonctionnement psychopathologique dans l'exercice du pouvoir.
Winston Churchill fut l'un de ceux-là, et on pourrait débusquer sa perversité, par l'empreinte nécrophile qu'il laissa également dans l'histoire.
En effet, après avoir partcipé -peut être contre son grè- à la libération du peuple juifs du massacre dont il était victime en europe, il participa à la création de l'état d'Israël, et à l'installation des rescapés des déportations, au milieu de leurs ennemis héréditaires. Cela pourrait fort bien être interprété empiriquement, comme une volonté de faire parachever le génocide des juifs par quelques fascistes intégristes arabes alors au pouvoir, après les avoir libérés des camps de concentration de certains gouvernements fascistes européens.)

L’Irlande sous Henri VIII

L’Angleterre et l’Irlande adoptèrent le catholicisme bien avant l'accession au trône d'HenriVIII, et des conflits entre féodaux angais et irlandais existaient depuis l'annexion de l'Irlande en 1171, du fait de l'avidité de l'aristocratie anglaise.
Cependant, ces conflits étaient pour l'essentiel économiques, et ne concernèrent durant des siècles que les conditions d'asservissement et d'exploitation du peuple irlandais, et la propriété des domaines terriens.
Entre le XIIIe siècle et le XVIe siècle, la force assimilatrice du milieu irlandais entraîna une retractation presque continue, la suzeraineté anglaise ne subsistant que grâce à des familles de l'aristocratie anglo-irlandaise restées fidèles à la couronne, amenant une paix durable entre les deux royaumes.

C’était sans compter sur l’irrationalité de la perversité en tant qu'exercice du pouvoir, et ainsi, à partir d'un simple problème conjugale, Henri VIII remis en cause pour des siècles la stabilité politique, économique, sociale et religieuse qui était acquise entre le peuple irlandais et anglais, et les alliances, voir l'amitié qui régnait entre leurs représentants aristocratiques respectifs.

En effet, pris dans son délire de toute puissance, en se déclarant chef de l’église anglicane, afin officiellement de pouvoir divorcer, et roi d'Irlande afin d'imposer définitivement sa suprêmatie, Henri VIII suscita l'opposition des catholiques, ce qui l'amena à persécuter les plus fidèles alliés de la couronne anglaise jusqu'en Irlande, notamment en confisquant les terres irlandaises pour les redistribuer à des anglais, et à pourchasser par la suite l'opposition protestante qui s'insurga également contre son hégémonie arbitraire.

C'est ainsi que le drame irlandais commença, à partir du problème conjugal d'un pervers impuissant, et on peut toujours observer aujourd'hui les rémanences du régne d'Henri VIII en Irlande du Nord, région qui continue de cristalliser les stigmates de cette époque, notamment par une sission politique, économique, sociale et religieuse, entre protestants dominants d'un coté, favorisés par l'Angleterre, et catholiques dominés de l'autre.

Ceci est une analyse succincte des conséquences que peuvent générer un pervers ou un groupe de pervers au pouvoir.
Ce cas est dans une certaine mesure fertile pour comprendre comment le pervers vit le pouvoir, en détruisant, en mettant en concurrence les autres, en vidant les caisses de l'état, en mettant en scène son omnipotence, en supprimant toute opposition...
On pourrait penser que ce type d'exercice du pouvoir est inéluctable. Mais cela revient à dire que l'irresponsabilité, l'incohérence, l'irrationnalité, la corruption ou que la criminalité est inéluctable.
En fait tout n'est qu'une question de régulation du pouvoir.
Si beaucoup de pervers ont continués d'arriver au pouvoir dans les démocraties, au cours de l'histoire de l'humanité, c'est uniquement parce que le pervers a reçu une éducation qui a conditionnée sont atttirance pour le pouvoir. -l'impuissance sexuelle de ce type de personnalité, qui peut accentuer un certain ressentiment avec l'age, étant une autre de ces conditions-
Il faut par ailleurs savoir que tôt ou tard un pervers se met à délirer, -l'élément déclenchant étant souvent une opposition à son pouvoir, un échec- et que la seule façon de le ramener vers la réalité, est de lui opposer des mécanismes de régulations sociales susceptibles d'entraver son omnipotence.
Ceci est d'autant plus nécessaire que la perversité en se généralisant conduit toujours par contagion, sans aucune exception, à une nécrophilie sociale, -voir Israël et la palestine, l'Irak et la coalition, les états unis, la Russie, le Cambodge, la Chine...et c'est probablement vers ce type de futur que se dirige l'europe-.
La perversité en tant que modèle d'exercice de pouvoir, n'est pas et n'a jamais été normale. Si tel avait été le cas, jamais l'humanité n'aurait connu un tel progrès au cours de son histoire. La perversité correpond à des périodes régressives, de dénérescence de l'élite, qui entraînent systématiquement une expression sociale de la morbidité importante, tant que des réformes n'ont pas été effectuées.

Certains évènements qui se déroulèrent récemment au Portugal, sont assez révélateurs du modèle d'exercice du pouvoir pervers adopté actuellement par les élites européennes. Cependant, ces évènements furent sans conséquence, et tout au contraire, les élites se sont reformés autours des mêmes valeurs morbides avec davantage de cohésion.
L'europe n'a jamais été aussi proche aujourd'hui de verser dans le fascisme, depuis 1940. Et pourtant, on n'a jamais autant parlé de démocratie.