Introduction
La définition sociologique de la marginalité est assez
étendue, dans la mesure où elle englobe aussi bien l’anomie,
l’anti-conformisme, l’exclusion, que l’avant-gardisme,
et peut concerner autant un individu, un groupe, qu’une culture.
Une définition partielle peut être trouvé facilement
dans tout lexique de Sciences Sociales comme par exemple celui de Dalloz:
- frontière, bordure, individu ou groupe ayant perdu sa culture
d’origine sans en acquérir une autre (émigrés,
colonisés; marginalité raciale ou culturelle)
- par extension individu ou groupe mal intégré à
la société.
C’est à cette acception que
je vais m’intéresser, en tentant de la compléter
et d’introduire le concept de marginalité socio-économique
criminelle positive.
En effet, la marginalité socio-économique a une connotation
négative communément admise. Clochard, marginal, sans
domicile fixe, vagabon, gitan, tous ces termes décrivent la marginalité
dans sa forme négative tant au niveau économique que social.
En effet, la marginalité par le processus de désocialisation
et de déconstruction qu’elle favorise, amène souvent
tout acteur qui en est victime à adopter des comportements asociaux,
sa liberté de choix devenant aliénée par une nécessité
princeps à laquelle il est confronté en permanence: mourir
ou survivre. Si l’on schématisait le socius, la marginalité
sociale se situerait à l’une des extrémités
du spectre social. Plus celle-ci s’inscrit dans la durée,
et devient difficile, plus les liens entre l’individu exclu et
les normes de la société vont se relâcher, jusqu’à
aboutir à l’émergence de comportements anti-sociaux
délictueux.
Cependant, ce type de comportement n’est pas l’apanage des
catégories les plus défavorisées.
I La marginalité socio-économique
criminelle positive
Une marginalité socio-économique
identique à la précédente existe également
à l’autre extrême du spectre social. En effet, des
individus peuvent se retrouver de la même façon marginalisés
par la situation socio-économique exceptionnelle dans laquelle
ils évoluent, excepté que cette fois, celle-ci est positive,
en dépit d'une normativité de surface contraignante.
Soumis au même processus de déliquescence
morale et éthique, favorisé cette fois non pas, par une
nécessité de survie, mais par une morbidité anti-sociale,
étayée sur une certaine oisiveté, une certaine
impunité judiciaire, l’adoption d’une normativité
intra-groupe psycho-pathologique, l’absence de culpabilité,
une certaine intolérance à la frustration et un sentiment
d’omnipotence narcissique, certains individus vont en effet pouvoir
verser dans une criminalité sans borne, sans objet, et sans autre
mobile que l’assouvissement de leurs pulsions de mort, gouverné
par un principe de plaisir proche du sentiment de toute puissance infantile
que l’on trouve chez l’enfant en bas-age. Ce type de marginalité
va en fait être favorisée par ce qu’on appelle communément
la perversité.
La perversité est intimement lié
au pouvoir. Ainsi, ce type de pathologie apparaît souvent chez
des individus qui appartiennent aux catégories sociales les plus
élitistes (chercheur, politique, dynasties bourgeoises, familles
nobiliaires), car déjà au départ leurs familles
ne sont pas ou peu régulées socialement - en dépit
de contraintes sociales fortes qui peuvent être attachées
à leur statut -, du fait de conditions de vie et d’une
normativité intra-groupe qui les placent au dessus des lois du
vulgus ou des dominés, c’est à dire au dessus du
socius et des régulations constructives que ces dernières
sont sensées apporter à tout être humain. En définitive,
des conditions de vie trop favorables, vont amener ces personnes à
grandir ou à se retrouver coupées de toute réalité
sociale, en favorisant un mode de pensée déréelle
dans leur rapport à l’ensemble de la majorité et
dans leur rapport à la criminalité, c’est à
dire à la loi. Les contraintes sociales ne sont pas inexistante
dans ces groupes. Au contraire elles peuvent être très
coercitive, très normative, mais c'est par rapport à la
loi, que ces contraintes sont déliquescentes.
II Aspects archaïques du pouvoir
de domination: la chefferie
P.Clastres nous renseigne sur les première
forme d'exercice du pouvoir précédent l’apparition
de la chefferie. Ainsi certaines civilisations premières, évitèrent
longtemps les inconvénients et les risques de l’exercice
du pouvoir:
- ”En tant que débiteur de messages et de richesse, le
chef ne traduit pas autre chose que sa dépendance par rapport
au groupe, et l’obligation où il se trouve de manifester
à chaque instant l’innocence de sa fonction. Détenir
le pouvoir c’est l’exercer, et l’exercer c’est
dominer ceux sur qui on l’exerce: c’est précisément
ce dont ne voulurent pas les sociétés primitives, voilà
pourquoi les chefs y sont sans pouvoir, pourquoi le pouvoir ne se détache
pas du corps un de la société.” En fait le pouvoir
du chef est alors essentiellement médiatique. Ce dernier a pour
rôle de faire circuler les indormations importante, afin que le
groupe puisse prendre les décisions idoines à sa préservation.
C’est seulement avec l’apparition
de la chefferie qu’apparaîtront les notions de: sacré,
d’idéologie, ou de privilège, généralement
attachées aujourd’hui à l’exercice du pouvoir.
A partir de ce moment, au sein de certaines civilisations premières,
le chef incarna à la fois la loi, la force, le savoir, la richesse,
et le sacré, de manière omnipotente. Cependant, il se
devait en contre partie également d’incarner la sagesse,
car dans le cas contraire, une régulation sociale immanente étayée
sur les affects humains naturels tels que la vengeance, ou la haine,
était toujours susceptible de mettre fin à cette omnipotence.
Le rôle du chef restait donc avant tout un devoir: celui d’assurer
la paix dans la communauté, en montrant l’exemple, en conséquence
de quoi, il avait toute la légitimité pour juger les conflits
au sein de la communauté, et pour prendre les décisions
importantes au sein du groupe.
Ainsi, le chef de tribu ne vivait que tant qu’il préservait
la cohésion du groupe de toute anomie, et comme il restait accessible
physiquement au sein de la communauté, il n’était
pas rare qu’il meure tué par un chef de famille ou de clan
qu’il avait outragé, notamment lors d’un duel. Face
à l’éclatement de la communauté, l’erreur
n’est en effet pas permise.
Avec l’accroissement des connaissances,
et l’agrégation des communauté en ensembles toujours
plus importants, le chef délégua ses pouvoirs à
des spécialistes toujours plus nombreux, tout en conservant le
pouvoir suprême.
Cependant, sa situation dans les sociétés plus complexes
changea. Moins accessible physiquement à ceux qu’il gouverne,
donc moins régulé socialement -par les lois applicables
à tous-, ainsi que ses conseillers, apparue une nouvelle forme
de criminalité parmi les élites, non sanctionnée,
et basée sur la perversité. Ceci fut d’autant plus
préjudiciable à la collectivité, au niveau historique,
que l'ensemble de l'élite ne cessait pas pour autant d’être
un exemple pour tous.
Cette absence de régulation durant des siècles favorisa
alors, non pas l’apparition de la perversité, mais sa généralisation,
allant même progressivement jusqu’à devenir une référence
comportementale et un critère de domination au détriment
de tout autre critère.
Une certaine forme de normativité codifiée est inhérente
à ce type de gouvernement, fixant certaines règles informelles,
permettant à la perversité de s’exprimer librement
au sein des groupes dominants, jusqu’à en devenir le lien
cohésif prépondérant.
Il est intéressant de noter que
les théories psychanalytiques introduisent le concept de régulation
dans l’exercice du pouvoir, telle qu’elle existait dans
la forme archaïque de la chefferie, lorsque le chef était
encore physiquement accessible à une sanction régulatrice
de la part du Socius.
III De la genèse de la marginalité
positive
L’éducation reçue,
et l’environnement social dans lequel va évoluer un individu,
sont susceptibles de conditionner non seulement le degré de perversité
de son caractère, mais également le degré de totalitarisme
de ce dernier.
Ces sont ces facteurs qui vont favoriser l'apparition d'une certaine
marginalité chez un individu vis à vis de la loi.
L’éducation remise en cause
On peut observer que le statut de nombre de familles aisées et
les réseaux dans lesquels elles s’inscrivent, assurent
une solidarité intra-groupe, favorisant la pérennité
trans-génération d’une certaine impunité
vis à vis de la loi, afin de protéger dès le plus
jeune age la carrière des membres du groupe, via la sauvegarde
de la réputation de chacun.
Ceci est une stratégie rationnelle à partir du moment
où un système éducatif défaillant est susceptible
de favoriser au sein de ces groupes, certaines déviances comportementales,
et aboutir dans la durée, à la constitution, à
la valorisation et à l'intériorisation d’une normativité
psychopathologique.
Plusieurs facteurs éducatifs peuvent entrer en jeu, mais plus
globalement, on constatera simplement que:
- le système éducatif au sein de certaines familles, est
tout simplement extrême. Ceci est souvent dû, à l’absence
d’une autorité paternelle structurante (divorce, épouse
castratrice, vie professionnelle du père au détriment
de sa vie de famille...), ou au contraire à la présence
d’une autorité paternelle écrasante.
- parallèlement, l’idéalisation de la mère
par rapport à son enfant, en particulier lorsque c’est
un bébé mâle, peut accentuer ce phénomène
-voir l'hypertrophie narcissique des fils unique en Chine-.
- on connaît par ailleurs le dénigrement de la féminité
au sein de toutes les religions monothéistes, dont les dogmes
sont généralement respectés au sein de certaines
castes dominantes. C'est une autre dimension de l'éducation qui
va influencer la personnalité des individus, et notamment, sous
la forme d'une haine primitive machiste, qui favorisera potentiellement
une complexion fasciste dans la personnalité de l'individu, si
jamais il n'éprouve jamais de plaisir par la suite avec une femme.
-l'impuissance étant liée à la perversité,
cette dernière étant elle-même liée au degré
de fascisme de l'individu-
Plus pragmatiquement, on peut observer au sein de ce type de famille
d’autres facteurs favorisant une certaine marginalité:
- Un rapport à l’information
reposant sur le non-dit, sur l’absence de communication. Ce qui
n’est pas exprimé n’existant pas.
- Une faible tolérance à
la frustration. En effet, d'une part, le fait de n’avoir jamais
manqué de rien en apparence, d’avoir eu la majeure partie
de ses désirs satisfaits, peut amener certains individus à
réagir de manière paroxystique lorsqu’ils sont confrontés
au refus, au manque. De la même façon, à l’opposé,
un environnement familial volontairement frustrant, un parent sadique
omnopotent qui va perpétuellement confronter par plaisir ou par
goût, un enfant, à l’insatisfaction, sans raison,
alors que celui-ci comprend le caractère antinomique de la décision
parentale avec la situation environnementale, peut générer
également chez ce dernier le même phénomène.
- Une idéalisation de la violence,
et des rapports de domination: un environnement trop protecteur, ou
un environnement à l’opposé anaclitique où
l’enfant sera surexposé à toute forme de violence,
favorisera l’émergence d’une inclination littéralement
passionnelle et pulsionnelle pour la violence, la cruauté, le
vice, la criminalité et la perversité. On peut retrouver
cette idéalisation pour la violence, dans le véritable
culte que vouent certains individus issus de milieu favorisé,
pour certains criminels, et dans leur attirance pour une sexualité
seulement envisagée comme un rapport de domination: dominant/dominé,
tortionnaire/humilié, destructeur/détruit, maître/esclave,
baiseur/baisé...cela pose problème à partir du
moment, où l’individu n’a la possibilité psychologique
de n'exprimer qu'un seul versant de ses pulsions sado-masochistes, le
besoin de vivre le versant opposé, s’effectuant alors au
détriment d’autrui, par la réalisation de fantasme
projectif.
- Toutes ces carences amèneront
parfois par la suite certains individus à vouloir absolument
montrer qu’ils existent, d’où une certaine surestimation
de soi, une hypertrophie narcissique qui les amènera à
aimer s’exposer publiquement. Ces derniers sont en effet sensibles
au fait d’être un centre d’intérêt, un
modèle au sein des groupes, et développent une certaine
sensibilité au fait d’être applaudis, écoutés,
ou observés, et ceci d’autant plus qu’ils laissent
s’épanouir leur morbidité, qu’ils enfreignent
impunément la loi.
Cette propension à tirer du plaisir de l’exhibitionnisme,
les amène en contrepartie à jouir également de
son contraire: le voyeurisme dans sa forme perverse c'est à dire
dans l'envahissement d'autrui.
Le problème à ce niveau va résider dans l’intériorisation
par l’individu d’une perception supérieure, omnipotente,
arbitraire, subjective, totalitaire et perverse de l’image de
soi, de sa fonction dans le groupe, et de ses capacités de jugement.
Souvent, l’association de cette composante narcissique avec leur
passion pour la violence et le sadisme, amènera certains de ces
individu à rechercher de manière pulsionnelle des sanctions
de manière détournées, lorsque le versant masochiste
de leur personnalité n’a pas la possibilité de s’exprimer
librement, et lorsque que leur impunité est totale.
- ces individus ne vivent pas comme tout un chacun afin d’améliorer
leur condition de vie, et ne perçoivent pas la déchéance
sociale dans la pauvreté. Leur angoisse réside dans une
perte statutaire ou financière. Toute la stratégie pour
les individus appartenant à des groupes élitistes va alors
consister à maintenir leur pouvoir économique. En effet,
touts leurs liens sociaux sont étayés sur ce type de pouvoir.
La déchéance sociale commence donc subjectivement pour
eux à partir du moment où ils ne peuvent plus satisfaire
aux signes matériels de ralliement au groupe.
- Tout cela peut engendrer une forme de
normativité, entretenant un sentiment de toute puissance intra-groupe,
que vont intérioriser les membres de ce dernier. On pourra observer
que ce sentiment d’impunité s’accentuera avec l’age,
du fait non seulement de l’accroissement du nombre de frustration
au cours de la vie, -processus normal, mais qui développe la
morbidité de ceux qui ont une faible tolérance à
l’échec-, mais également du fait du statut accordé
aux seniors au sein des sociétés patriarcales.
Aspects sociaux:
Sans s’attacher à tous les particularismes, le développement
d’une personnalité morbide, totalitaire perverse étayée
sur un sentiment de toute puissance narcissique, c’est à
dire un sentiment d’impunité vis à vis de la loi,
peut également être dû à un décalage
entre les valeurs véhiculées au sein de la famille, concernant
notamment l’image que va avoir l’individu de lui-même
-idéalisée notamment par la mère, généralement
via l'histoire familiale, la généalogie-, et des valeurs
discordantes que ce dernier va trouver dans son environnement social
extra-familiale -la réalité de n'être socialement
que ce que l'on fait-.
- Un environnement social compétitif,
très normatif, ou anomique, peut également être
prépondérant, et très jeune, des frustrations sociales
répétées vont potentiellement amener l’individu
à adopter un mode de fonctionnement omnipotent afin de pouvoir
obtenir ce qu’il souhaite.
En effet, une environnement mettant en compétition les individus
très tôt, une normativité coercitive, la cruauté
des jeunes entre eux, et leur acharnement à attaquer la moindre
faiblesse, peuvent potentiellement amener un individu très tôt
au ressentiment et à la haine, propice au totalitarisme. La perversité
et la fourberie, naîtront généralement chez les
individus les plus faibles, soit physiquement, soit intellectuellement,
soit socialement.
Un cas extrême peut illustrer ce
phénomène: une tare physique constamment dénigrée
par exemple, associée, à une absence de relativisation
des frustrations subies, par une autorité, va être un élément
favorable à la constitution d’un vécu haineux.
En fait ce que va perdre alors l’enfant c’est sa capacité
à avoir de l’humour, à pratiquer l’auto-dérision,
à se remettre en cause, à accepter l’échec,
et en définitive son aisance relationnelle.
La constitution d’une double personnalité lui permettra
alors de pallier en partie à ces pertes, et d’éviter
d’avoir à décompenser psychiquement. En effet, Ce
type de comportement vis à vis de la loi, et certains types d’éducation
vont généralement favoriser la construction d’une
double personnalité protectrice chez ces individus, leur permettant
de conserver une certaine stabilité psychologique et sociale.
On observera que la notion de double personnalité est intrinsèquement
liée à celle de socialité, de rapport social, et
de ce fait qu’elle ne concerne en aucun cas les structures psychotiques.
Le dédoublement de la personnalité est un symptôme
propre aux structures névrotiques telle que l’hystérie
par exemple dans sa forme aigue.
IV La double personnalité
L’individu victime d’un dédoublement
de la personnalité, possède ainsi deux personnalités
sociales dont il va se servir généralement consciemment,
telle les interfaces changeantes d’une même image, en fonction
des pulsions auxquels il va être confronté et des situations
qu’il va rencontrer. L’une de ces personnalités va
lui permettre de se montrer sous un jour agréable, l’autre
lui permettant d’exprimer tout ses pulsions de mort. C’est
un fonctionnement bipolaire, dichotomique, que l’on retrouver
dans le discours de ce type d’individu.
On retrouve d'ailleurs idéalement ce type de pensée au
sein des religions monothéistes, favorable au développement
de la perversité.
Une analyse discursive symbolique des textes des différentes
religions monothéistes, à laquelle on pourrait consacrer
un livre entier, permettrait de souligner la duplicité des principes
religieux.
Ce dédoublement social de la personnalité permet à
l’individu d’avoir une tolérance élevée
à l’incohérence -je t’aime donc je te tue,
j’ai envie de te connaître donc je t’envahis...- une
absence totale de culpabilité, et s’accompagne généralement
d’une totale irresponsabilité.
Le mode opératoire de ce type de structure repose sur la toute
puissance de la subjectivité. Ces individus ont toujours raisons,
ne se remettent jamais en cause et vont jusqu’au bout de leurs
idées même les plus aberrantes. On peut constater cela
dans le domaine politique, et généralement, ce type d’attitudes
se renforcent avec l’age. Les personnalités atteintent
de ce trouble affectionnent en effet particulièrement, les professions
exigeant une exposition publique, ainsi que la polémiques, et
le système patriarcale favorise les seniors dans ce domaine.
-en tant que détenteur de la parole et de la pensée-
Lorsque l’individu n’a pas
appris à exprimer, ou à évacuer les tensions psychologiques
provoquées par une socialité débordante, un dédoublement
de la personnalité lui permettra de le faire de manière
agressive et destructrice sans avoir à culpabiliser, tout en
permettant à l’individu psycho-pathologique de conserver
une excellent adaptabilité sociale. On notera que le meilleur
moyen d’évacuer les tensions psychologique est de pratiquer
un sport -il y a en effet peu de sportif professionnel atteins par ce
type de pathologie, de même que les individus qui n'ont pas de
problème sexuel-. mais ceci va dépendre de l’éducation
de l’individu, et nombreux sont ceux qui vont préférer
par facilité, se défouler socialement de manière
criminelle.
Lors d'un défoulement social, un
individu est généralement désigné pour recevoir
la morbidité de toute personne atteinte par ce trouble, le critère
généralement choisi avant de passer à l’acte
étant sa vulnérabilité, sa différence, et
sa faculté naturelle à déclencher les affectes
du groupe d’appartenance du pervers. La destruction sociale que
ce soit dans le cadre d’un harcèlement, d’un viol,
d’un passage à tabac, ou d’un meurtre pédophile
sera alors considéré comme normal, car sociale. Ceci est
bien sur fallacieux dans la mesure où le terme social sous-entend
la notion de régulation, alors que l’on vient de voir que
cette connotation est inconnu de ce type d’individus psychopathe,
au sein de ce type de groupe.
V La perversité et le fascisme
Voici ci-dessous les déclarations
d'un gardien de camp de concentration, ayant la responsabilité
d'un groupe d'environs 30 prisonniers allongés ensemble au sol,
entravés par des chaînes 24h/24. Ce gardien était
tenu de maintenir en vie ces détenus, qui subissaient des interrogatoires
quotidiens sous la torture. Pour cela il devait s'occuper de toute leur
hygiène de vie, les prisonniers n'ayant à aucun moment
la possibilité de se déplacer. Ceci générait
un stress chez ce dernier, qu'il évacuait directement en frappant
les prisonniers dont ils avaient la garde. Voici ce qu'il déclare
concernant la façon qu'il a eu de vivre en tant que chef totalitaire,
non régulé socialement par son groupe:
-"Quand on torture on a l'arrogance du puissant, la main et le
coeur sont d'accord. C'est ce sentiment de puissance qui décuple
l'abus de pouvoir et l'absence de scrupule. Seule existe la rage. Le
fantasme de pouvoir agresser, torturer, violer, détruire, sans
que personne n'ai rien à y redire, se libère d'un seul
coup. On sait que cela n'arrive qu'une fois. Pour une fois, on n'a plus
de compte à rendre à qui que ce soit. Il n'y a plus aucune
obligation envers les autres. Il n'y a plus de loi, plus de peur, on
n'a plus besoin de parler. On a le monopole des armes et de la violence,
on est la violence, on est la peur, on est son instrument le plus efficace,
débarrassé de toute crainte de représaille, de
toute sanction sociale, de tout jugement, de toute culpabilité.
On est le social, on est la loi, on est celui qui juge. On est le chef
d'un groupe d'animaux et en même temps son domestique."
Ceci est un cas exceptionnel de détention dans la mesure où
le groupe est totalement dépendant de son gardien. Ce dernier
devient alors arbitraire ainsi que pourrait le faire une mère
avec son enfant. Cette relation de dépendance totale de l'enfant
envers sa mère peut en effet être vécu comme une
véritable violence par cette dernière, comme un véritable
harcèlement. Il y a une similarité dans le cas de la relation
que ce gardien est contraint d'entretenir avec son groupe de détenus,
qu'il considère comme la source de ses souffrances, du fait des
nécessités biologiques permanentes des prisonniers, et
des conditions de détention de ces derniers, qui vont affecter
directement sa charge de travail. En permanence sollicité, ce
dernier ne supporte pas la moindre infraction au règlement, règlement
qui ne vise qu'à étouffer toute forme de manifestation
susceptible de rappeler à celui qui le fait respecter, qu'il
gère des êtres humains, ceci en lui offrant parallèlement
la possibilité d'extérioriser son agressivité.
Ainsi, il déclare "souvent quand les prisonniers communiquaient,
c'était pour se plaindre de leur souffrance, de la faim, de la
soif. Ils tentaient aussi de collaborer pour attraper des cafards. Parler
était interdit. Le fait que certains se plaignent, me mettait
hors de moi. Nous -les gardiens- étions tous pareil. Et on se
félicitaient entre nous des hurlements qu'on arrachaient à
nos victimes."
Ce gardien a retrouvé après la guerre sa femme, ses enfants
et son emploi, et continue de vivre normalement auprès des siens.
Ce type de situation est relativement exceptionnelle.
Cependant, il montre que tout individu non régulé socialement,
sous certaines conditions, est susceptible de devenir un fasciste pervers.
Par rapport à ce phénomène, ce qui devrait déterminer
la culpabilité pour la société, de l'individu vis
à vis de ses crimes par la suite, réside dans l'aliénation
du libre arbitre du tortionnaire par des conditions sur lesquelles il
n'a aucune prise, aucun moyen d'agir, aucun pouvoir.
Cependant, la perversité peut apparaître sans que rien
n'oblige un individu à fonctionner ainsi, sans que rien ne l'oblige
à intégrer un groupe de pervers, si ce n'est son histoire
et son éducation.
Voici une définition de la perversité:
La perversité consiste à prendre du plaisir au détriment
d’une personne plus vulnérable que soit en l’objectalisant,
en faisant potentiellement preuve d’une cruauté sans limite.
Le pervers va en fait généralement
se servir de son groupe d'appartenance, pour transcender dans la cruauté
tout ce qui va lui rappeler qu'il est dominé, c'est à
dire son manque d'adaptation aux exigences quotidiennes que lui impose
son statut privilégié. Ce qu'il va vouloir exorciser en
détruisant autrui, ce sont ces contraintes attachées à
son rôle public et à sa fonction, à savoir, l'obéissance,
la soumission, le respect, le conformisme, à certaines règles,
à certaines limites contraignantes, à la loi, sur lesquelles
il a peu de prise, et qui sont susceptibles de le faire craquer. Pour
éviter de se déchaîner dans un accès de rage
susceptible de le confronter à une sanction, le pervers va en
permanence être à l’affût de toute possibilité
de se libérer de ses angoisses et de sa morbidité, de
manière progressive.
Systématisé, organisé, canalisé par l’appartenance
à un groupe partageant une préférence pour la même
perversité, le pervers fixera sa préférence sur
un type de cibles vulnérables susceptibles de lui servir régulièrement
d’exutoire, ainsi qu’à ces congénères
.
Pédophilie, misogynie, homophobie, xénophobie, haine du
pauvre, sadisme, on peut voir que les liens entre la perversité
et le fascisme sont très prégnants.
L'attitude du pervers est une attitude purement fasciste, totalitaire,
car omnipotente. Ses pulsions envers autrui sont toutes relatives à
l'appropriation, à l'objectalisation, à l'instrumentalisation,
à la manipulation, à l'exploitation, à l'asservissement,
à la destruction, à la spoliation. Pour laisser aux autres
la possibilité de vivre en faisant ses propres choix, il faut
déjà avoir soit même eu cette possibilité.
Hors l'éducation reçu par le pervers l'a souvent amené
à en faire de mauvais et à connaître perpétuellement
l'échec, (éducation trop laxiste), ou à ne jamais
avoir eu la possibilité d'en faire (éducation trop coercitive).
A partir de là, le pervers dès qu'il a du pouvoir, va
annihiler toute forme de libre arbitre chez autrui, l'exploiter, le
maltraiter, l'avilir, le corrompre, se l'approprier, détruire
son entité, son individualité, son altérité,
son identité, son ipséité, ses décisions,
ses projets...Sa vie.
Au niveau de la génése de
la perversité, nous avons déjà signalé qu'une
personne issue d’un milieu aisé, peut potentiellement vivre
dans sa jeunesse une blessure narcissique fondamentale, en réalisant
que les valeurs qui étaient prônées au sein de sa
famille, n’étaient pas celle de la majorité, qu’elle
n’est pas considérée aussi positivement au sein
de son cocon protecteur, et dans le monde extérieur. Confronté
aux autres, à la réalité du Socius, elle se met
alors à détester chez autrui toute forme d’avantage
susceptible de lui rappeler ses échecs, de menacer son altérité,
l’hypertrophie de son moi, de remettre en cause son idéal
du moi, de le sortir de ses illusions oniriques, et ceci, quelle que
soit la forme que cet avantage puisse prendre : beauté plastique,
ou beauté des sentiments, charme, noblesse d’âme
ou de coeur, qualités relationnelles, adaptabilité sociale,
absence de vice, intelligence, sagesse...A la vue de ce genre de qualité,
thanatos s’empare de ses affects. Le pervers aura alors tendance
à attribuer sa propre stupidité, sa propre incapacité
à autrui.
Ainsi il attaque tout, détruit tout : innocence, enfance, candeur,
charme, sex-appeal, pureté, naïveté, convivialité,
confiance, amitié, humour, tranquillité, absence de soucis,
d’angoisse, passion, réussite, facilité, désintéressement,
équilibre, naturalité du désir, liberté,
hygiène de vie, amour, complicité, libre arbitre...Tout
ce qui fait qu’autrui peut être heureux, lui rappelle la
médiocrité de son existence, faite de violences et de
frustrations.
Extrêmement envieux et jaloux, tout ce qui est synonyme d’harmonie
excède le pervers. Son éducation, sa famille, ses amitiés,
ses amours, sa vie porte l’empreinte de l’échec,
de la violence, du déséquilibre, de l’apparence,
du superficiel, de la malhonnêteté, de la fourberie, de
la lâcheté. En fait le pervers a grandi dans l’illusion,
tout n’a été que mensonge autour de lui. Une seule
chose compte, l’argent, et son corollaire: le pouvoir.
A partir de ce moment là il ne cherchera qu’à exporter
chez autrui son passé. Le pervers obéit en cela à
un principe absolument humain, mais malheureusement des plus néfaste
: faire vivre à l’autre ses échecs, transmettre
à l’autre son vécu négatif, son ressentiment,
ses angoisses, ses soucis, sa haine, son mal être, sa maladie
(VIH, syphilis...).
La position de spectateur qu’il adopte alors est alors très
jouissive.
Ce que la victime ne comprend généralement pas, c’est
que pour le pervers, elle n’est pas assez fourbe, lâche,
hypocrite, superficielle, fausse ou cruelle. C’est ça qui
excède le pervers: la faiblesse des vices de la victime, ou leur
inhibition, c’est à dire son innocence, c’est cela
que le pervers va traduire en stupidité.
Ce statut de voyeur le remplit de satisfaction
morbide.
Le pervers est en fait tiraillé. Il est à la fois vide
- de sentiment -, stérile, et il tient à le rester. Et
à la fois plein de haine. Toute modification de cet équilibre
est susceptible de générer une décompensation psychique
chez le pervers.
Cela engendre chez lui, une peur d’être rempli, d’ou
sa peur des sentiments humains:
- trop de haine, et il est susceptible de faire un raptus médico-légal.
- trop d’amour et il va se sentir menacé, vulnérable.
Ne pas oublier que le pervers envahit les autres, et que son passé
chargé lui laisse appréhender une sanction, des représailles,
d'où la crainte de devenir vulnérable, accessible, que
ses défauts soient exposés. Mieux vaut alors exposer ceux
des autres, envahir les autres.
C'est cette phobie de voir son équilibre psychique modifié,
l’amène donc en réaction à vouloir détruire
les autres en permanence, à les vider de leur substance, à
les remplir de haine à leur tour, par un mécanisme projectif
défensif.
Beaucoup de gens sont vidé par la
vie. C’est un processus normal, la vie use, vivre amenuise la
vitalité, la créativité, l’envie, accroît
la morbidité, excepté que chez le pervers, ce processus
a commencé jeune. Et parce que ce processus a commencé
chez lui avant qu’il ne soit suffisamment mûr pour sublimer,
il devient haineux et se complaît dans la bassesse.
Outre par la perversité, Cela se traduit aussi par une absence
totale d’affinité pour l’art et pour la création,
par une aversion phobique de l’harmonie et de la beauté.
Seule lui plaît la destruction, qui lui rappelle, sa propre destruction,
tout en la neutralisant, car il n’est plus le seul à avoir
été détruit.
C’est la solitude du pervers face à son histoire qui le
pousse à détruire les autres. Il souhaite ainsi communiquer,
partager cette dernière avec autrui. Mais comme il ne peut la
décrire, l’écrire, la dire, la communication se
fera par la communauté du vécu.
Faire vivre à l’autre ce qu’il a vécu, est
un partage, une communion.
C’est également faire parti d’un groupe. Le groupe
des blessés, des meurtris de la vie devenu sadiques.
Le pervers n’a pas de passion, son passe temps est de détruire
et la recherche de cette réalisation de cette pulsion lui prend
tout son temps. Il recherche d’ailleurs exclusivement la compagnie
de pervers qui lui ressemble, et qui comme lui, trouve que la bassesse
et la médiocrité est la plus belle des qualités.
Il est intéressant de constater
que plus un individu à de pouvoir social, et plus il aura tendance
à devenir pervers. Cette conception de l'exercice du pouvoir,
est lié à la généralisation de la perversité
au sein de la société, comme je l'ai déjà
indiqué, du fait de l'absence totale de régulation de
certaines élites. La société est la seule responsable
de ce type de déviance, en plaçant au dessus des lois
certaines catégories d’individus. Les pervers se serviront
alors de ce laxisme sociale pour donner libre cour à leurs pulsions,
en utilisant tout les moyens dont ils peuvent disposer: drogue, chantage,
harcèlement, enlèvement, corruption, internet, concussion,
meurtre, secret défense -en cas de crime-, secret scientifique
-pour garder secret une nouvelle drogue-, secret industriel..., no man’s
land juridique ou politique, police, armée, données criminelles....
Cependant, dans le cadre de la systématisation
de la destruction d’autrui, certaines règles sont codifiées
afin de ne pas nuire aux membres du groupe restreint:
- la victime doit être plus vulnérable que le pervers.
- elle doit pas faire parti du même groupe que le pervers, soit
au niveau de ses croyances, soit au niveau de ses origines, soit au
niveau de sa caste, ou enfin au niveau de son innocence. Un degré
d'adaptabilité sociale ou d'intelligence sociale élevée
est également susceptible d’exciter le pervers, au même
titre que n’importe quel avantage. (L’humour, l’autodérision,
la possibilité de se remettre en cause, une certaine aisance
relationnelle sont des signes pour le pervers, révélateur
d’une absence de traumatisme important dans le vécu de
la victime)
- enfin elle doit pouvoir être détruite totalement.
Le pervers est donc un pleutre, qui n’attaque
que les plus vulnérables, et généralement en utilisant
des moyens disproportionnés par rapport à ceux dont dispose
sa cible pour se défendre. Moins le harceleur est accessible
à la victime, de par son statut, c’est à dire susceptible
de commettre des représailles, et plus il y a de chance pour
que la destruction de la victime motive la harceleur.
Le pervers est en effet craintif, il veut bien être nuisible,
du moment qu’il a la certitude de ne pas avoir à subir
les conséquences de ses actes. Le pervers craint en fait la vie.
Pour braver ses angoisses, il se réfugie d’ailleurs dans
le travail, ou dans les mondanités, qui lui permettent en même
temps de lui procurer le plaisir de montrer l’impunité
dont il bénéficie, synonyme de pouvoir, dans certains
milieux. En fait le pervers n’a aucun pouvoir sorti de son statut.
Plonger dans le vice toujours plus loin, est une façon détournée
de se fabriquer du pouvoir.
Le corollaire de cette propension à enfreindre la loi est la
peur. Mais celle-ci va en fait vite devenir la condition de son existence.
Le pervers ne se sent existé, reconnu, qu'en méprisant
la loi, les autres, qui représentent pour lui une menace d’anéantissement.
Il ne connaît pas la sanction, et l’assouvissement de ses
vices, lui rappelle en permanence l’existence de cette dernière,
car l’oublier, est synonyme de perte de contrôle -encore
une menace d'anéantissement-. On reviendra sur la description
de ce processus.
On retrouve cette composante dans le harcèlement. Le pervers
détruit par à-coups, par petites touches. Sans cette progressivité,
le pervers se ruerait sur sa victime et la tuerait avec rage.
Le pervers peut exprimer ouvertement sa
haine de la victime tant qu'il peut agir en toute impunité. Il
se protégera grâce à sa double personnalité,
seulement lorsqu'une régulation sociale est susceptible de le
sanctionner. La différence entre un pervers et une personne sincère
est fondamentale. Le pervers n'aime pas communiquer. A ce titre, il
évitera toute confrontation avec la victime, ou évitera
toute référence à la problématique qu'il
a généré. Un personne sincère cherchera
par tout les moyens à établir un contact avec une victime
de pervers, généralement pour chercher à comprendre
ce qui s'est passé. Une personnalité non perverse agira
de manière désintéressée, surtout lorsqu'une
personne est confrontée à une situation difficile, car
elle arrive à se mettre à sa place. Le pervers jouit de
voir l'autre souffrir, et fera en sorte d'accentuer cette souffrance.
Le pervers enfin est fourbe. Il commet ses crimes sans s'exposer -excepté
dans son groupe-, et en rendant responsable la victime. A contrario,
le défaut d'une personne sincère réside dans le
fait qu'elle dévoile ses intentions louables, le pervers étant
susceptible alors de la manipuler, voir, lorsque les intentions de celle-ci
contredisent les projet du pervers, de la menacer, ou de la harceler.
Le pervers est fondamentalement manipulateur. La manipulation consiste
à faire agir, ou penser une personne à son insu, autrement
qu’elle ne l’aurait fait dans des conditions normales. La
manipulation est proche du conditionnement, et s’effectue indépendamment
de la volonté de la cible. C’est une attitude agressive,
et rationnelle qui vise à obtenir ce que l’on souhaite
de la victime. Le bénéfice pour le pervers est généralement
immédiat.
Pour résumer:
De la même façon qu’il exploite tout ce que pourra
dévoiler la victime la concernant, le pervers pense que la victime
est susceptible de faire de même à son encontre. Le pervers
n’a pas de culpabilité, et sait pertinemment ce qui tolérable
socialement. C’est d’ailleurs ce qui le fait jouir : s’amuser
à enfreindre les lois en toute impunité. Le jeu cesse
à partir du moment où il peut être rattrapé
par la loi, chose à laquelle il n’est pas habitué.
La perversité se développe en effet très facilement
au sein des familles où le père est très occupé
par sa carrière, et notamment au sein des familles aisées,
où les erreurs parfois criminels d’un membre de la famille
sont plus facilement monnayable qu’au sein des familles à
plus faible revenu. Par ailleurs, la puissance des réseaux, et
une connaissance plus approfondie du système judiciaire au sein
de ces familles, favorisent le développement de la perversité
en entravant toute sanction sociale juste.
Le pervers a ainsi intériorisé l’injustice très
tôt, c’est à dire le fait qu’il n’y a
de loi que pour les autres, et que l’application d’une sanction,
l’impunité ne dépendent que du statut économique
et social.
A partir de là, tant que le pervers a de l’argent, et donc
des amis, il sait qu’il est à l’abris des lois, d’où
la fréquence de comportements pathologiques vis à vis
de l’argent chez ce type de personnalité. Plus le pervers
est attiré par le vice et par le fait d’enfreindre la loi,
et plus il sera avide et cupide, non pas pour créer, pour construire,
mais pour se sécuriser et détruire. Le pervers thésaurise,
mais a aussi souvent des comportements d’addiction en rapport
avec l’argent par exemple vis à vis du jeu. C’est
aussi un escroc et un voleur, mais jamais par nécessité,
et c’est ce qui le caractérise le plus : simplement par
vice et pour calmer ses angoisses quant à la possibilité
d’être sanctionné une jour.
Le pervers est en fait dans un cercle vicieux. Plus il a d’argent,
et plus il a le sentiment sécurisant d’être au dessus
des autres, d’être au dessus des lois. Cela génère
chez lui un sentiment d’impunité protecteur, qui va l’amener
à enfreindre la loi sur un mode pulsionnel. Le crime commis va
alors accroître son angoisse de pouvoir être sanctionné.
Du coup, il va de nouveau essayer de calmer son angoisse en accroissant
sa richesse, afin de se sentir à nouveau au dessus des lois,
et pour cela il va commettre un nouveau crime...Et ainsi de suite.
On l’aura compris, les individus issus de castes élevées
ont toutes les chances de développer un degré de morbidité
élevé, et de s’enfermer dans un fonctionnement criminel.
Le seul moteur de ce fonctionnement morbide va généralement
consister à enfreindre la loi, sur un mode pulsionnel, par pur
plaisir, et afin de se rassurer par rapport à l’impunité
dont a toujours bénéficié le groupe dans lequel
ce type d’individu a baigné du fait de son statut. Ce processus
a la particularité chez ces individus de commencer jeune, et
de s’auto-alimenter, le fait d’enfreindre la loi, amenant
l’individu à chercher à confirmer son pouvoir, c’est
à dire à se rassurer quant à son impunité
judiciaire, en commettant de nouvelles exactions annihilant les précédentes.
C’est ce qu’on appelle communément une personnalité
psychopathe. Cependant, toute personne quelle que soit son milieu d’origine
est susceptible d’être pervertis par les valeurs qui règnent
au sein de ce type de groupe.
L’aboutissement sans fin de ce processus, est en fait la quête
du pouvoir, mais également la reconnaissance, et le désir
d’exister, en correspondance avec son moi hypertrophique.
Le pervers n’existe que par l’argent, et par le statut social
que lui confère la société, d’où son
avidité et sa cupidité.
L’absence de vice chez autrui se
confond pour le pervers avec l’absence de culpabilité.
Il imagine que tout le monde recherche le vice comme lui, et souhaite
savoir comment l’autre arrive à vivre aussi bien avec sa
culpabilité. Il ne peut imaginer à un seul instant que
l’autre ne recherche tout simplement pas le vice car cela lui
parait inconcevable.
Ceci vient en fait d’une absence de repère. Le pervers
a raison : tout le monde est coupable, est susceptible de se sentir
coupable. Par contre il a tord : tout le monde ne recherche pas à
enfreindre la loi en permanence, tout le monde ne recherche pas le vice.
La plupart des gens souhaitent seulement vivre en paix, mais le pervers
ne connaît pas ce sentiment. Le pervers n’est déjà
pas en paix avec lui même. Sa conscience est trop lourdement chargée.
Il refuse que les autres puissent connaître ce sentiment, cette
philosophie de la vie, ce qui explique peut être son goût
pour la polémique.
Cette absence de repère se retrouve exactement en ce qui concerne
l’amour. Le pervers est décalé. Aimer signifie,
humilier, détruire, violer, tuer. Et il semblerait que ce soit
le même mouvement qui s’anime, en s’accentuant davantage
lorsqu’il déteste.
N.B.: La perversité de devrait pas
être confondu avec la perception qu’en ont les femmes. Pour
les hommes le sexe est un sport (voir "sex slaves: the traffiking
of women in Asia" de Louise Brown), dont la pratique ne nécessite
pas ou peu de sentiment. Pour les femmes c’est tout le contraire.
La présence de sentiment va conditionner leur façon de
percevoir leurs relations, étayé sur l’affection,
c’est à dire dans la recherche d’un support affectif,
qui pourra être transformé en un support matériel
du fait de la dépendance dans laquelle elles sont maintenu dans
les société patriarcales. Il est intéressant de
constater que les gay féminin, tout comme les travestis ont intériorisé
cette façon féminine d’appréhender les relations.
De la même façon, les hystériques castratrices qui
s’ignorent, ont intériorisées la perception masculine
de la sexualité et des relations, ceci au prix de l’abandon
du plaisir, au profit de la constitution d’un réseau, d’une
carrière, d’une indépendance, et d’une certaine
prévalence de l’argent dans leur vie. Ces personnalités
sont d'ailleurs perverses. Certaines ses montrent sur internet durant
leur ébat, pour ensuite conspuer ceux qui les téléchargent
-l'ensemble des hommes-. Le comportement de ces derniers n'a pourtant
rien à voir avec un envahissement pervers de la vie d'autrui,
en l'espionnant jusqu'à son domicile. Reste le problème
des personnes qui se retrouvent sur internet après avoir été
droguées à leur insu. A mon avis, tout hébergeur
d'images pornographiques devrait pouvoir justifier d'un accord signé
des personnes exposées auprès des autorités. Ce
serait une première forme de régulation. Maintenant subsitera
toujours le problème des serveurs des gouvernements (cnrs, armées...)
Conclusion de cet article:
On notera que le fascisme, la perversité,
ou le dédoublement de la personnalité est susceptible
d'apparaître chez tout individu, issu de n'importe quel milieu
social. Le fascisme et la perversité ne sont en effet malheureusement
pas l'apanage des puissants, l'accès au pouvoir, quelle que soit
le milieu d'origine, étant toujours susceptible d'exciter le
fascisme jusque là inhibé d'un individu, une carence narcissique
compensée par un moi hypertrophique -plus le pervers a souffert,
plus il compensera en se construisant un image déréelle
de lui même, à l’instar de certaines hystériques
castratrices qui s’inventent souvent une généalogie
aristocratique- accentuant encore cette tendance. Les religions, une
normativité trop contraingnante, et le système patriarcal
sont par ailleurs des facteur favorisant l'expression de la perversité.
Cependant le fait d’avoir le sentiment d’être un modèle
de réussite sociale peut favoriser chez certains une propension
à s’arroger de manière délirante le droit
de juger, et de contraindre autrui, et il semblerait qu'il existe une
valorisation de ce type d'attitude, dans les milieux aisés.
Ainsi que j'ai essayé de le démontrer, la criminalité
est favorisée par l'absence de régulation sociale, d'où
la nécessité fondamentale de restaurer ce type de régulations,
là où elle sont absentes.
La première de ces régulations consisterait à limiter
les revenus, et l'épargne des personnes les plus aisées,
ceci afin d'entraver tout sentiment d'omnipotence que ces dernières
développent. Hormi d'accroitre la haine et la rancoeur, je ne
vois pas l'intérêt pour un individu de posséder
10 appartements, ou ne serait-ce déjà que de vivre dans
un chateau, d'avoir 50 véhicules, et ainsi d'accumuler de manière
illimité des biens qui s'avèrent en définitive
inutile pour tout le monde, si ce n'est à un niveau symbolique,
dans la pratique d'un potlatche stupide car extrême. Chacun fait
ce qu'il souhaite avec ce qu'il gagne, cependant il serait à
mon avis plus judicieux d'orienter le comportement des individus vers
la création de richesses.
La forme que pourrait prendre cette limitation pourrait se faire dans
la sagesse. Il ne s'agit pas de spoliation, ou de communisme, mais de
psychanalyse. Je ne pense pas que le fait de limiter le montant de l'épargne
d'un individu à 1, 5 ou 10 millions d'euros en fonction de ce
que ce dernier rapporte à la collectivité en terme de
richesse, en fonction du nombre de personnes qu'il fait travailler dans
ses entreprises, ou en fonction du nombre d'entreprise qu'il a créé,
relève du communisme. D'ailleurs ces montants pourraient être
augmentés dans les périodes fastes. Ce serait à
ce niveau que se situerait en fait la lutte sociale. Dans le fait de
fixer le degrè d'enrichissement des castes les plus aisées
en fonction des conjonctures socio-économiques contemporaines.
Cette régulation dans l'enrichissement permettrait également
en conséquence de diminuer les impôts pour les personnes
les plus aisés, voir de les supprimer, puisque cette limitation
serait déjà une taxation à la source. Ensuite,
libre à tout individu de toujours dépenser ses revenus
comme il le souhaite. Rien n'empêcherait de choisir entre l'acquisition
de 3 jets privés, de 50 véhicules, de 10 appartements,
ou de créer une nouvelle entreprise chaque année. Seulement
du fait de la limitation des revenus, et de l'enrichissement personnel,
l'individu serait amené à faire des choix, guidé
par une certaine sagesse, et non de manière pulsionnelle par
l'idée délirante de se prendre pour dieu. Un système
d'assurance permettrait par ailleurs de compenser à une occasion,
une faillite personnelle. Ce système aurait en conséquence
plusieurs avantages outre le fait de sécuriser l'individu par
rapport à son capital. Il permettrait de réduire les disparités,
de réduire la criminalité, de réduire les comportements
délictueux, notamment dans les affaires, de réduire la
corruption, sans empêcher l'enrichissement personnel, ou d'atténuer
une certaine rancoeur social vis à vis de certains comportements.
Y compris au niveau politique, ce système serait susceptible
d'apporter du changement. En fait ce système ne changerait strictement
rien au système actuel, excepté pour ceux qui sont aux
marges du spectre social, aux extrêmes. Mais pour cela, il faudrait
lever le secret bancaire et traquer les paradis fiscaux. J'ai été
harcelé pendant 5 ans par des gens qui visiblement n'avaient
aucun soucis d'argent, mais beaucoup d'angoisse. Ce système serait
susceptible de réguler leur folie destructrice. On observera
qu'une telle réforme n'est susceptible d'être applicable,
que par un système démocratique dominant largement la
scène internationale, et qu'il s'avère impossible dans
le cadre d'un affrontement perpétuel entre groupes d'états
fascistes. Dernier point, un système de régulation similaire
serait susceptible d'être appliqué au niveau des entreprises.
En tentant de schématiser son fonctionnement je me suis rendu
compte qu'en définitive, ce système permettrait de réguler
dans les affaires, au niveau de l'économie mondiale, et entre
les entreprises, un fonctionnement actuellement basé sur une
forme symbolique de... cannibalisme ! ! !
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